La sarbacane à l'honneur : souffle et précision au menu des championnats régionaux handisports, hier jeudi 24.03.2011, 05:21 - La Voix du Nord.
Les championnats régionaux de sarbacane handisport se sont tenus hier, à Villeneuve-d'Ascq. Plus de quarante concurrents, jeunes et adultes, étaient présents à ce rendez-vous annuel organisé par l'association sportive des
handicapés physiques Marc-Sautelet.
La salle Breughel accueillait l'événement. Éclats de rire et ballet de fauteuils électriques ont animé la journée. Mais dès que s'ouvre une manche de la compétition, le silence le plus absolu s'installe. Seules restent les profondes inspirations et le sifflement des fléchettes. « Ils ont besoin d'être extrêmement concentrés pour viser, car ils doivent prendre en compte le déplacement de leur sarbacane au moment où ils soufflent », précise Patricia François, encadrante à l'ASPH Marc-Sautelet.
Les règles sont strictes. Les participants sont tous licenciés de la Fédération française handisport, qui fixe le cadre du tournoi. La sarbacane doit ainsi être à 2,5 mètres de la cible, qui elle, doit être placée à 1,30 mètre du sol.
L'ASPH Marc-Sautelet présente cette année sept sportifs. « Cela fait dix ans que nous avons développé l'activité sarbacane, précise Blaise Deperchin, président de l'association, nous arrivons chaque année jusqu'aux championnats nationaux, où nous nous sommes classés quatrièmes ».
La matinée a permis d'élaborer le classement des 47 participants, et donc de déterminer les duels pour la phase finale de l'après-midi. Le stress est évidemment de la partie, mais ces sportifs sont bien préparés. Sandrine Lanvin, responsable de l'activité sarbacane à l'ASPH Marc-Sautelet, souligne qu'ils ont un entraînement de deux heures chaque samedi. « Leur handicap implique des problèmes de souffle et de coordination, il leur faut donc beaucoup d'entraînement et accumuler de l'expérience. » Gaëtan, quinze ans et vice-c
hampion 2011 du département du Nord, avoue que ce sport l'aide à canaliser son stress et à développer son souffle. « Je vise encore plus haut, lance-t-il, et puis j'ai déjà battu des champions de France ! » La pression monte encore d'un cran lorsque commence la finale. Les sportifs sont concentrés, tandis que leurs accompagnateurs stressent en se rongeant les ongles. Entre les tirs, le coaching bat son plein. « Tire plus vers moi ! Tu m'en fais quatre comme ça et t'es le champion !
» C'est à celui qui placera toutes ses flèches dans un cercle de deux centimètres de diamètre. Des salves d'applaudissement accompagnent l'annonce des résultats. Antonio, 25 ans, remporte son quatrième titre d'affilée dans la catégorie des adultes. Chez les jeunes, Ali, 17 ans, conserve son titre obtenu l'année dernière.
Pour: TIMOTHÉE BRISSON
